lundi 28 août 2017

Vers la zéro déchet : un peu partout

Après le zéro déchet dans la salle de bain et la cuisine, je me demandais comment regrouper le reste. Les habits, les sorties, le salon, le bureau etc. Alors bon, on va faire un article pêle-mêle pour parler d’un peu tout. C’est à ça que ressembleront les prochains articles, je pense. Dès qu’il y aura plusieurs tests et changements dans mon avancée vers ce mode de vie, je ferai un article pour partager avec vous mes tests et ressentis. Dans les précédents, les choses étaient un peu plus posées on va dire, car ce sont des méthodes adoptées depuis un moment. Je ne pouvais que vous donner mon ressenti final, car le test avait déjà été effectué depuis longtemps.

Les produits ménagers

C’est tout de même un gros chapitre quand on décide de passer au zéro déchet. Les bouteilles de produits en tous genres s’accumulent rapidement dans nos placards. Comme toute jeune personne qui part de chez ses parents, à 20 ans, je m’étais dit « je n’achèterais jamais autant de produits qu’eux, et du coup ça ne prendra pas la poussière », que nenni ! Je me suis bien retrouvé avec de nombreuses bouteilles de produits chimiques, me promettant de nettoyer tout mieux que tout le reste.
Ça a aussi été l’un de mes premiers gestes : fabriquer mon nettoie-tout maison. Si vous n’êtes pas fan des recettes maison, sachez que celle-ci fait partie des plus simples au monde. Eau + vinaigre d’alcool… et c’est tout. Je rajoute de l’huile essentielle de lavande, parce que j’aime bien l’odeur. Mais j’utilise ce nettoie-tout pour pleins d’endroits, et il nettoie vraiment bien.
Sinon, on pense bien sûr au bicarbonate de soude, à la cire d’abeille, au citron, mais tout ça, naturel bien sûr.

Avec ça, on pense aux chiffons et éponges qu’on achète pour jeter. Fini aussi. Pour la vaisselle, je suis passée aux brosses en bois, qui tiennent bien plus longtemps que les éponges. Et les chiffons viennent de vieux t-shirts. Pour les repas, on passe aux serviettes en tissu plutôt que les serviettes en papier, j’ai commandé les miennes à Anaïs de la boutique De lettre en lettre, et j’en suis très contente.

Les vêtements

Je m’essaie depuis un petit moment au troc, échange et revente. Pour un peu tout, mais on parlera de minimalisme dans un prochain article, et donc de vente, don ou troc. Pour les vêtements, je souhaite éviter le neuf. Et garder les actuels le plus longtemps possible. La mode ne m’intéresse pas vraiment, quand j’aime une pièce c’est personnel, et non pas parce que c’est la mode. Du coup, je commence à prendre plaisir à fouiller les vides dressings. Le café de L’ancienne gare/Nouveau monde organise quelques fois dans l’année des vides dressings et j’y ai vraiment fait de belles trouvailles.



Les sorties

Ce n’est pas parce que ça n’atterrit pas dans nos poubelles que ce n’est pas grave. Essayer d’agir même en sortie, ce n’est pas toujours simple. Ma première étape a été de refuser les pailles en plastique dans les restaurants et les bars. Pour la maison, j’ai des pailles réutilisables, mais ce n’est pas le cas partout. Et on est tous capables de boire dans un verre sans paille. Et si vraiment, on garde sa paille en plastique dur ou inox avec soi dans son sac, et on dégaine en cas de besoin.

J’évite également de prendre des glaces dans des gobelets, je préfère le cornet en biscuit, au moins tout se mange et pas besoin de jeter la petite cuillère en plastique ni le gobelet.

J’ai échangé ma bouteille en PET pour une bouteille en verre de la marque Equa et une autre en tritan de la même marque. Le tritan n’est pas encore très connu, et certaines études prouvent déjà ses défauts, mais je trouve ça toujours mieux que le PET. J’évite ainsi de m’acheter à chaque cinéma ou sortie une bouteille d’eau jetable. Je remplis depuis la maison et je garde dans mon sac. Économie et moins de déchets.

jeudi 24 août 2017

L'attrape-rêves

Louise vit au bout du monde, tout là-haut, dans une vallée belle et rude dont les rares habitants n'aiment pas se mélanger avec ceux « d'en bas ». Alors, quand un nouvel élève déboule dans la classe en cours d'année, Louise, comme les autres, pense à une erreur. Non seulement Chems n'est pas de la vallée, mais il est différent, avec ses cheveux longs, la couleur de sa peau, la vieille caravane dans laquelle il vit avec sa mère au milieu des bois... C'est cette différence que Louise trouve attirante.
Elle est bien la seule. Pour les autres, comme son père, un étranger n'a rien à faire dans la vallée où le travail manque, où la scierie du coin bat de l'aile.
Louise se sent coupée en deux. Mais Chems va prouver qu'il aime cet endroit comme s'il y était né. Quitte à le défendre au péril de sa vie.


Mon avis

Couverture envoûtante. Forêt. Titre accrocheur. Auteur à découvrir depuis si longtemps. Il ne m’en fallait pas plus pour craquer pour L’attrape-rêves de Xavier-Laurent Petit, auteur phare des éditions Écoles des loisirs.

Louise vit dans la vallée. Et les habitants de la vallée ne se mélangent pas avec ceux d’en bas, et vice versa. Même les classes sont séparées. Alors, le jour où Chems débarque dans la vallée avec sa mère, les habitants ne sont pas très enthousiastes. Ces nouveaux arrivants sont tellement peu désirés que tout le monde tentera de les faire partir. Sauf Louise.

Je ne sais pas si j’avais une idée précise de ce que j’allais lire, mais quelques suppositions me traversaient l’esprit. Et aucune ne s’est révélée juste. Tant mieux d’un côté. J’ai été surprise, et en bien. La plume est rythmée, on avance avec facilité et plaisir dans cette histoire. L’ambiance est pesante, et m’a parfois rappelé Le cœurdes louves de Stéphane Servant. Dans le genre village reculé qui fait sa loi lui-même, L’attrape-rêves se place en bonne position. Les chapitres sont courts et l’histoire ne s’attarde pas sur des détails peu utiles, ce qui fait que le roman avance vite. L’auteur n’hésite pas à faire des bonds dans le temps pour que les actions importantes arrivent plus vite. Ça peut parfois enlever un peu de consistance aux personnages secondaires, qui finalement défilent plus comme des ombres. Mais les principaux sont bien mis en valeur.

Louise est une adolescente très attachante. Plus ouverte sur le monde que ses camarades de classe, elle reste toutefois une jeune fille peu sûre d’elle à certains moments. Elle ose peu donner son avis, préfère voir Chems en cachette pour éviter de se faire railler par les autres. Ce qui découle d’une certaine logique. Je connais peu d’adolescents prêts à assumer tous leurs choix. Même à l’âge adulte, il est parfois difficile de faire front face à une majorité. Louise est réaliste dans ses actes, l’auteur n’en fait pas une adolescente idéale et courageuse ! Elle a ses craintes et ses préjugés. Chems est un peu un ovni dans cette vallée. Lui et sa mère savent qu’ils ne sont pas les bienvenus. Même s’ils sont la raison de beaucoup de bouleversements, on les connaît très peu. J’ai trouvé dommage de ne pas avoir plus de détails sur leur vie d’avant et la raison qui les a poussés à venir vivre ici. On survole beaucoup ce personnage, alors qu’il est important. Le père de Louise est aussi très important et bien traité. Il représente précisément le genre d’habitant qui a ses habitudes depuis des années, et qui ne veut pas en changer. Si sa vie est comme ça, elle ne doit surtout pas évoluer.

L’auteur traite des sujets importants en arrière-plan, grâce à la relation des deux adolescents. Comme les changements, qui peuvent être de bonnes ou de mauvaises choses. La modernité, qui arrive dans des endroits reculés. Les habitudes et routines qui sont bouleversées. La valorisation comme moyen de pression auprès d’une population, des fois ignorante. L’indépendance des enfants face à leurs parents. Ceux qui partent et ceux qui restent pour reprendre le flambeau. Plein de situations différentes se confrontent pour que L’attrape-rêves devienne un roman majeur. Ceux qu’on conseille sur le passage de l’enfance, adolescence à l’âge adulte. Ceux qu’on recommande pour une prise de conscience du monde qui nous entoure.


Auteur : Xavier-Laurent Petit
Editeur : Ecole des loisirs
Collection : Médium
Parution : 13 avril 2016
Pages : 270
EAN-13 : 9782211111430



lundi 21 août 2017

Revivre à Butternut, tome 1 : Mon voisin du bord du lac

Après avoir perdu son mari en Afghanistan, Allie Beckett se réfugie dans le vieux chalet familial, au bord du paisible lac de Butternut. Cependant, elle s'inquiète. A-t-elle bien fait de s'installer dans cette cabane isolée et sans confort avec Wyatt, son fils de cinq ans ?
Bien sûr, elle n'est pas totalement seule. Dans la petite ville proche du lac, où elle n'est pas revenue depuis dix ans, elle renoue avec des amies précieuses.
Et puis, sur la rive d'en face, il y a son voisin, un certain Walker Ford. Personne ne le connaît vraiment. On dit qu'il est solitaire et peu loquace. Ça tombe bien, Allie n'aspire qu'à la réclusion et à l'oubli.
Un soir, Walker se précipite chez Allie et Wyatt pour les mettre en sécurité avant qu'une tempête annoncée ne se déchaîne.
Car les eaux tranquilles du lac ne sont jamais à l'abri de tornades dévastatrices...


Mon avis

Étant dans cet état un peu latent, au niveau de mes lectures, attendant LE livre qui allait me refaire quelque chose, je me suis dirigée vers un livre très léger, voire même carrément cliché dans son genre : Revivre à Butternut. Quand on sait dans quoi on se lance, certains clichés peuvent passer sans nous faire lever les yeux au ciel, car on s’y attend. À ce moment-là, j’avais besoin de ce genre de lecture, j’ai eu ce que je cherchais et j’ai passé un délicieux moment.

Allie vient vivre à Butternut avec son fils Wyatt après la mort de son mari deux ans plus tôt. Elle a besoin d’espace et de solitude, le vieux chalet familial inhabité est idéal pour ça. Sauf que de l’autre côté du lac, juste en face de son ponton, une maison moderne vient d’être construite et son nouveau voisin lui enlève tout espoir de solitude.

Je ne vous le referai pas à chaque fois, mais qui dit romance, dit deux personnages qui ne s’aiment pas beaucoup, mais s’attirent tout de même pour d’obscures raisons. Et souvent, le happy end. Allie est sympathique. Classique sans être le cliché des personnages féminins habituels dans ce genre de roman. Elle a son deuil à faire, mais en même temps une vie de maman à mener. Elle est débrouillarde, mais souvent rattrapée par son malheur qui la cloue sur place. Walker, le voisin, est sympa, mais un peu froid. Lui aussi, son passé ne le laisse pas vraiment tranquille.
Butternut est une charmante petite ville, c’est souvent le détail qui me fait acheter une romance. Le lieu. J’ai besoin de retrouver ces petits endroits cachés, où les gens se connaissent et s’entraident. C’est rempli de bon sentiment, et ça me va comme ça.

Cette histoire n’a rien d’exceptionnel, mais elle vous fera passer un moment de lecture très tendre. Idéal pour une journée d’été.


Autrice : Mary McNear
Éditeur : J’ai Lu
Collection : Pour elle, Promesses
Parution : 2 avril 2014
Pages : 318
EAN-13 : 9782290078235


vendredi 18 août 2017

Calpurnia

Calpurnia Tate a onze ans. Dans la chaleur de l'été, elle s'interroge sur le comportement des animaux autour d'elle. Elle étudie les sauterelles, les lucioles, les fourmis, les opossums.
Aidée de son grand-père, un naturaliste fantasque et imprévisible, elle note dans son carnet d'observation tout ce qu'elle voit et se pose mille questions. Pourquoi, par exemple, les chiens ont-ils des sourcils? Comment se fait-il que les grandes sauterelles soient jaunes, et les petites, vertes? Et à quoi sert une bibliothèque si on n'y prête pas de livres?
On est dans le comté de Caldwell, au Texas, en 1 899. Tout en développant son esprit scientifique, Calpurnia partage avec son grand-père les enthousiasmes et les doutes quant à ses découvertes, elle affirme sa personnalité au milieu de ses six frères et se confronte aux difficultés d'être une jeune fille a l'aube du XXe siècle. Apprendre la cuisine, la couture et les bonnes manières, comme il se doit, ou se laisser porter par sa curiosité insatiable? Et si la science pouvait ouvrir un chemin vers la liberté?


Mon avis 

En ce moment, je suis dans une phase de lecture étrange. J’ai envie de lire. Plein de choses variées. Toute ma PAL me fait envie. Et pourtant, une fois que je commence un bouquin, je suis immédiatement lassée. Heureusement, la lecture après celle-ci est en train de remédier à ça. Je ne m’inquiète pas, chaque été c’est la même chanson, je me sens mollassonne même dans mes lectures.

Calpurnia était une lecture estivale par excellence. Malheureusement, j’ai trouvé le style très lent et il y a un manque de dynamisme flagrant. Pourtant, l’histoire était vraiment très chouette. Pleine de tendresse et de vérité. L’autrice met en avant des us et coutumes de l’époque qui révoltent Calpurnia, 12 ans, seule fille au milieu de 6 frères. En 1899, au Texas.

Nous sommes en plein été caniculaire, et Calpurnia découvre la faune et la flore avec son grand-père bourru. Elle va aller de découverte en découverte et s’émerveiller devant cette nouvelle science. Sauf que, et c’est là toute la force de ce roman, Calpurnia est une fille, et les filles à cette époque apprennent à coudre, tricoter ou cuisiner. Et non pas à courir dans les bois à la recherche de plantes.
Ce que j’ai aimé avec ce personnage, c’est qu’elle n’hésite pas à évoquer les incohérences entre elle et ses frères. Dans sa tête, elle est une enfant, comme eux, et doit avoir le droit de faire ce qui la passionne. Comme eux. Sa mère ne l’entend bien sûr pas de cette oreille. Cette dernière est un personnage assez distant, malgré la force de caractère et d’autorité dont elle fait preuve sur la maison. Le père est totalement effacé, pour être remplacé par la figure du grand-père qui prend Calpurnia sous son aile. C’est un personnage très agréable. Sous ses apparences froides envers ses petits-enfants, il fait plutôt office de vieux sage. Vient ensuite toute la ribambelle de grands et petits frères. Celui qui se détache le plus est le plus grand, Harry. Un jeune homme au cœur tendre, qui à la fin du roman va nous faire un peu de peine. Comme sa sœur, en tant qu’aîné, Harry a des obligations envers sa famille.
Calpurnia est une jeune fille pleine de charme, d’intelligence et de vivacité. Grâce à elle, j’ai découvert plein de choses. Je me suis aussi souvenue de croire en mes rêves et de ne jamais baisser les bras. Nos journées sont parfois bien remplies, mais il reste toujours un peu de temps pour faire ce qu’on aime vraiment.

L’époque est très bien retranscrite. On découvre les premières joies du téléphone ou encore l'étonnement face à l’automobile. Malgré tous ces points positifs, j’ai trouvé que l’entrain n’y était pas. Je ne revenais pas vers ma lecture avec empressement. Et ce n’était pas ce même effet de lenteur voulu et apprécié que j’ai déjà pu retrouver dans d’autres romans. Il y avait un petit quelque chose qui clochait, qui ne collait pas. Ou alors c’était moi.
Ça reste une très chouette lecture, où l'on apprend pleins de belles choses. Un roman avec de belles valeurs et les interrogations réfléchies d’une jeune fille pleine de passions qui ne vont pas avec son sexe et son époque.


Autrice : Jacqueline Kelly 
Éditeur : Ecole des loisirs
Collection : Médium
Parution : 5 avril 2013
Pages : 420
EAN-139782211205337



mercredi 16 août 2017

Entretien avec un vampire

De nos jours, à la Nouvelle-Orléans, un jeune homme a été convoqué dans l'obscurité d'une chambre d'hôtel pour écouter la plus étrange histoire qui soit. Tandis que tourne le magnétophone, son mystérieux interlocuteur raconte sa vie, sa vie de vampire.

Comme l'interviewer, nous nous laissons subjuguer, fasciner et entraîner à travers les siècles dans un monde sensuel et terrifiant où l'atroce le dispute au sublime.



Mon avis

Ce film a bercé mon adolescence. À l’époque, je ne savais pas qu’il était tiré d’un roman à la base. C’est plus tard que j’ai entendu parler d’Anne Rice, et que j’ai remarqué qu’elle avait beaucoup de succès. C’est Floandbooks qui m’a proposé une lecture commune sur ce livre, qui traînait dans ma PAL depuis de nombreuses années.

C’est au moment d’écrire ma chronique que je me rends compte que j’ai de la peine à mettre des mots sur mon ressenti. Pourtant, j’ai beaucoup aimé ma lecture. Mais j’ai de la peine à construire quelque chose.
En discutant avec d’autres lecteurs, j’ai appris que la version originale n’était pas super, et que pour une fois la traduction était même meilleure. Si vous l’avez lu en anglais, votre avis sur la question m’intéresse.

Pour ma part, j’ai trouvé cette version très immersive. Anne Rice nous fait ressentir toutes les émotions de ses personnages. On note surtout cet aspect de solitude extrême qui emprisonne Louis. La prestance de Lestat, et la malignité de Claudia. Tous trois sont différents et finalement s’apportent beaucoup.
Louis est très touchant mais parfois un peu niais. Sa condition de vampire n’est pas un choix, Lestat le transforme sans lui demander son avis. Il va subir son immortalité durant les trois quarts du roman. C’est d’ailleurs pour moi tout le but du roman, découvrir la vie d’un vampire qui n’aime pas sa vie de vampire. Beaucoup de choses dans cette nouvelle vie le répugnent, comme le fait de tuer des humains, de vivre autrement, tout simplement. Et de ne peut-être jamais connaître la fin. Vivre pour toujours et voir les gens autour de soi mourir. Ses lamentations s’étirent parfois sur plusieurs décennies, et à force, j’en avais un peu marre.
Lestat est encore trop flou. J’ai hâte de lire le roman qui lui est consacré. Dans ce premier tome, on le juge facilement comme étant le méchant vampire égoïste et sanguinaire. Pourtant, la fin nous laisse entrevoir un personnage différent. C’est pour découvrir ses différentes facettes que je veux lire Lestat le vampire. Il n’y a rien de mieux que de pouvoir découvrir des « méchants » sous un nouveau jour.  
Mon personnage favori aura été Claudia. Cette petite orpheline de 5 ans est trouvée par Louis, qui la boit jusqu’au seuil de la mort, mais elle résiste. Puis Lestat la transforme, pour qu’elle accompagne Louis dans sa solitude. Elle fait partie des vampires les plus complexes de tous, car son esprit va grandir dans un corps qui ne changera jamais. J’ai eu tellement de peine pour elle ! Se retrouver physiquement bloqué à l’âge de 5 ans, ce n’est pas la même chose que 14 ou 15 ans. Pour le commun des mortels, c’est une petite fille. Elle ne pourra jamais rien faire d’elle-même sans que cela paraisse suspect. Sa psychologie est folle et pleine de nuances. Malgré ses années de vampire qui avancent, je la voyais encore comme une fillette, alors qu’elle « grandit ». J'ai d'ailleurs apprit après ma lecture que ce personnage faisait référence à la fille d'Anne Rice qu'elle a perdu alors qu'elle avait 5-6 ans.

Ce que je retiens surtout de ma lecture, c’est cette facilité à nous transmettre les émotions des personnages. On se sent seul ou affamé durant notre lecture. Les ambiances sont très bien décrites également. Si bien que j’avais l’impression que la Nouvelle Orléans avait débarqué dans mon salon. Ou encore Paris.
J’ai passé un très bon moment de lecture. Il peut sembler un peu long, car c’est une narration assez atypique, vu que le personnage de Louis raconte dans un entretien sa naissance et vie de vampire.

À lire si les vrais vampires nous manquent.


Autrice : Anne Rice
Éditeur : Pocket
Collection : Best
Parution : octobre 1990
Pages : 443
EAN-139782266120180


lundi 14 août 2017

Vers le zéro déchet : dans la cuisine

La cuisine, c’est certainement l’endroit de la maison qui me pose encore le plus soucis à faire zéro déchet comme je le souhaite. Comme je vous le disais dans un précédent article, je ne vis pas avec quelqu’un qui se sent concerné ou a envie d’aller vers ce mode de vie. Dans la salle de bain, c’est chacun son lavabo et ses habitudes, par contre, à la cuisine, on n'est pas coloc', donc ce n’est pas chacun son placard et son étage du frigo. Mais comme toujours, allons-y progressivement, en remplaçant petit à petit certaines choses par du durable, fait maison et vrac.

Je tiens à préciser que nous ne sommes ni végétariens, ni végan, et que le contenu de nos placards et de notre frigo ne regarde que nous. Ce que nous mangeons aussi. On parle ici uniquement d’emballage.



Les sachets

Le supermarché regorge de paquets et sachets colorés qui donnent envie de tout manger. Mais alors, une fois terminé, aïe les emballages dans la poubelle ! Une barquette en plastique, dans un sachet en plastique, dans une boîte en carton. Pfiou ! Donc le premier geste aura été de passer au vrac. Mes bocaux et moi, on est partis chez Attout-Vrac faire le plein de farine, sucre, céréales, pâtes, riz, etc. On pèse le contenant vide, on note le poids dessus, on remplit et on donne au comptoir pour avoir le poids final et donc le prix. Facile. Une habitude à prendre quand on fait ses courses.
Pour les fruits et légumes, ça faisait un moment que j’avais abandonné les sachets en plastique pour mettre 4 pommes. Je prends mes pommes, je les mets en vrac sur la balance et je les range direct dans mon sac.

Les produits frais

C’est encore une étape où je suis à cheval. Autant j’ai testé et adopté les produits laitiers en vrac ou à verre consigné que je peux ramener au laitier, autant j’ai encore de la peine à prendre mon courage à deux mains et demander à ce qu’on me mette ma viande dans mon contenant. De plus, je fais rarement les courses seule. C’est souvent un moment familial, et souvent mon conjoint prend des produits emballés. Mais là aussi, je fais un effort. S’il ne veut pas prendre ses yogourts chez le laitier dans des verres consignés, je ne peux pas le forcer. Et pour l'instant je n'ai pas le courage de me lancer dans mes yogourts maison, mais ça viendra. 
Je pense que les concessions doivent être faites dans les deux sens. Il accepte qu’on achète nos pâtes et nos céréales en vrac. J’accepte qu’il prenne encore de la viande ou du poisson directement dans les frigos ou congélateurs des supermarchés. C’est un deal. Et par étapes, je commence à changer les choses. Les changements viennent avec le temps et les discussions. Et peut-être que dans une année, c’est lui qui ira chez le boucher avec son Tupperware.




Ce que j’ai dû apprendre à refaire, c’est être patiente. Quand on ne souhaite pas faire zéro déchet, c’est facile, on fait la liste de courses et on va au supermarché. Par contre, quand on veut éviter les emballages, il faut prendre son temps, au marché, dans un magasin en vrac, chez le boucher, chez le laitier, chez les producteurs du coin, etc. Ça demande vite du temps et des trajets qu’on ne faisait pas avant. Le but n'est pas de se rendre au bout du monde pour acheter sa nourriture. Heureusement je peux tout faire à pied, ou en bus, comme pour aller au supermarché. Maintenant il faut juste prendre le temps d'aller à plusieurs endroits différents pour que le panier soit totalement rempli. Mais c’est une habitude à (re)prendre. Avec cette façon de faire, je consomme plus consciemment aussi. Savoir d’où proviennent les aliments que je mange, maintenant c’est important pour moi.

Et ensuite ?

Aller chez le boucher et le fromager et oser demander à ce qu’on me mette les produits dans mes contenants. C’est une grande étape pour moi, car je suis souvent timide et gênée dans les magasins. Je ne veux pas contrarier, déplaire ou déranger. J’ose peu face à des gens que je ne connais pas. Mais ça viendra.
Pour le reste, ce n’est qu’une question d’affinement. La machine est déjà lancée quand on commence à mettre sa farine dans un bocal, et le reste se fait progressivement vous verrez.


vendredi 4 août 2017

Ma reine

Été 1965, vallée d'Asse en Provence. Shell est un jeune garçon qui ne sait que faire de sa vie. Il ne se rend plus à l'école, ce n'est pas son truc. Un jour, il se réfugie dans l'armée pour devenir un homme. Puis, il rencontre Viviane, avec qui tout est nouveau. Shell est en constant balancement entre l'envie de se réfugier dans l'enfance et de se confronter à l'âge adulte. Premier roman.


Mon avis

Dernier roman lu dans le cadre des Talents Cultura 2017, j’ai eu beaucoup de peine à me plonger dans Ma Reine de Jean-Baptiste Andrea. Problème de plume ou de personnage, je ne sais pas encore.

En 1965, Shell, 12ans, décide d’aller faire la guerre. Il sait que ses parents veulent se débarrasser de lui, car il a des retards à l’école, il n’y va d’ailleurs plus. Sauf que lui ne veut pas aller dans une école spéciale. Il veut faire la guerre. En chemin, il va rencontrer Viviane, une fillette de son âge, qui va lui faire croire à un monde imaginaire. Seule condition ? Il ne doit jamais partir à sa recherche…

Commençons par Shell. Être dans la tête d’un enfant de 12 ans qui souffre de retard mental n’est pas facile. J’ai pourtant déjà lu des romans avec des personnages comme lui, mais là, je n’ai pas réussi. Ce garçon est pourtant très touchant, à travers sa naïveté et ses croyances. Le gros problème, c’est Viviane. Cette fille est insupportable ! Elle mène son monde à la baguette, et malheureusement, on ne s’intéresse pas assez à elle pour comprendre pourquoi elle agit de la sorte. Si j’avais appris plus de choses la concernant, je suis sûre que j’aurais pu m’y faire. Mais là… elle m’a simplement agacée.
Il y a également beaucoup de métaphores que je pense ne pas avoir comprises. Le monde que voit Shell, comparé au nôtre, est différent.

Des fois, ça passe, et des fois, ça casse.

Mes lectures pour le comité des Talents Cultura sont maintenant terminées, et j’ai beaucoup aimé participer à ce projet. Je suis sortie de ma zone de confort, j’ai lu des titres de la rentrée, et ça me change un peu. J’aime beaucoup la littérature blanche, un peu moins les titres de la rentrée, pour lesquels j’ai souvent des préjugés. Grâce à ce comité, j’ai eu de belles surprises.   


Auteur : Jean-Baptiste Andrea
Éditeur : L'Iconoclaste
Collection : -
Parution : 30 août 2017
Pages : 240
EAN-139791095438403

mercredi 2 août 2017

Point Cardinal

Sur le parking d'un supermarché, dans une petite ville de province, une femme se démaquille. Enlever sa perruque, sa robe de soie, rouler ses bas sur ses cheville : ses gestes ressemblent à un arrachement. Bientôt, celle qui, à peine une heure auparavant, dansait à corps perdu sera devenue méconnaissable.
Laurent, en tenue de sport, a remis de l'ordre dans sa voiture. Il s'apprête à rejoindre femme et enfants pour le dîner.. Avec Solange, rencontrée au lycée, la complicité a été immédiate. Laurent s'est longtemps abandonné à leur bonheur calme. Sa vie bascule quand, à la faveur de trois jours solitaires, il se travestit pour la première fois dans le foyer qu'ils ont bâti ensemble. A son retour, Solange trouve un cheveux blond...


Mon avis

Deuxième lecture dans le cadre des Talents Cultura 2017, le roman de Léonor de Récondo me faisait très envie. J’avais déjà aperçu d’autres de ses œuvres qui m’intéressaient, comme Amours, que je prendrai prochainement pour compléter ma bibliothèque.

Dans Point Cardinal, l’autrice traite du sujet de la transidentité. Les différentes étapes de Laurent, un homme qui se sait femme. Le style est haché, sec, et sonnant. J’aime ce genre de romans, qui nous piétinent allègrement. Beaucoup de ses phrases m’ont fait l’effet de gifles. Dont une, que j’ai trouvée très forte et dure. Celle que va prononcer Thomas, le fils de Laurent, alors que ce dernier informe la famille de son identité : « Mon père est une pute ! »
Vous l’aurez compris, Léonor de Récondo ne prend pas de pincettes, elle y va franco et fait souvent mal. Mais soulève un sujet important : la transidentité. Comment faire quand un homme se sent femme et vice versa ? Quelles sont les étapes du changement et de l’acceptation ?

Pour éviter de me planter, je ne parlerai pas de ce que je ne connais pas. Ce roman est le premier que je lis sur le sujet, et pour être honnête, je connais très peu la littérature sur la transidentité. Vous serez d’ailleurs sûrement nombreux à me recommander des ouvrages, je les noterai certainement, je ne les lirai peut-être jamais, ou dans quelques années seulement. Mais faites-le. Donnez-moi vos meilleures lectures sur le sujet.

Laurent est parfois Mathilda. Une femme pleine de charme, blonde qui aime aller s’amuser au Zanzibar avec ses amies. Sauf que le reste du temps, il est Laurent. Père de famille, et employé de bureau. Il parle peu, et essaie de faire le moins de vagues possible. Sauf qu’un jour, sa femme va découvrir sa double identité, et là, c’est la dégringolade. Dans un premier temps, Solange, la femme de Laurent, veut qu’il aille voir un psy et qu’il soit guéri. Guéri ! Comment guérit-on de la recherche de soi ? Est-ce qu’on dit à un adolescent qui se cherche : tu vas guérir ne t’en fais pas ? Non, on finit souvent par se trouver, et les choses vont ensuite beaucoup mieux. Laurent aurait pu se laisser bouffer par cette guérison. Se laisser faire et ne jamais être celle qu’il est au fond de lui. L’autrice axe en grande partie son livre sur la bienveillance. L’acceptation commence par Laurent, puis sa famille, où tout ne va pas être facile. Puis viennent les voisins et les collègues de bureau. Comment réagir quand un collègue arrive du jour au lendemain habillé en femme ? J’ai trouvé certains aspects de ce livre peut-être trop faciles. Mais je rappelle que je ne m’y connais que très peu dans le domaine, je ne m’avancerai donc pas plus sur la facilité ou difficulté d’un changement de sexe, d’un changement d’identité.

Ce que je retiens surtout, c’est une plume merveilleuse ! Qui m’a charmée dès les premières lignes. Léonor de Récondo m’a fait vibrer, m’a broyée et m’a fait vivre une expérience de lecture unique. On est saisi par sa franchise de style, ses mots bruts qui font parfois mal. Un bonheur de lecture ! Même si le sujet ne vous intéresse pas plus que ça, lisez-là. Ou lisez un autre de ses romans, juste pour découvrir une plume francophone qui a la niak.

Autour de ce style, on découvre une ambiance souvent neutre, qui pourtant nous fait plonger dans la psychologie intime de ces êtres à tous les niveaux. Entre le doute, la peur, le courage et l’amour, l’autrice nous projette dans la tête de ses personnages et nous fait ressentir chaque émotion à son maximum.



Autrice : Léonor de Récondo
Éditeur : Sabine Wespieser
Collection : -
Parution : 24 août 2017
Pages : 232
EAN-13 : 9782848052267


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