mardi 24 avril 2012

Sur ma peau

Auteur : Gillian Flynn
Edition : LGF
Collection : Thriller
Parution : 1er juillet 2011
Pages : 381

La ville de Wind Gap dans le Missouri est sous le choc : une petite fille a disparu. Déjà l'été dernier, une enfant avait été sauvagement assassinée... Une jeune journaliste, Camille Preak, se rend sur place pour couvrir l'affaire. Elle-même a grandi à Wind Gap. Mais pour Camille, retourner à Wind Gap, c'est réveiller de douloureux souvenirs. À l'adolescence, incapable de supporter la folie de sa mère, Camille a gravé sur sa peau les souffrances qu'elle n'a pu exprimer. Son corps n'est qu'un entrelacs de cicatrices... 

On retrouve bientôt le cadavre de la fillette. Très vite, Camille comprend qu'elle doit puiser en elle la force d'affronter la tragédie de son enfance si elle veut découvrir la vérité...


Mon avis

Une première approche bien agréable pour la découverte de cette auteur, à travers ce titre. Sur ma peau, ou comment donner un certains dynamisme à un roman policier, sans faire agir la police. Briser les surfaces, comme on détruit à coup de petite cuillère les crèmes brulées d’Amélie Poulain. Le destin de Camille est nettement moins fabuleux et les croutes qu’elle arrache sont les siennes. Cicatrices éternelles.
Pas le temps de lambiner avec des détails inutiles, Wind Gap connait une bien mauvaise passe, et qui de mieux pour en rapporter des détails croustillants qu’une ancienne habitante de cette "charmante" petite bourgade ? Le lecteur va immédiatement embarqué dans la petite voiture de Camille pour se rendre dans cette ville, un peu trop éloignée et terriblement fermée. Wind Gap pourrait ressembler au quartier de Wisteria Lane dans la série Desperate Housewives, avec des femmes aux foyers bien plus désespérées que Bree et ses copines, cette ville est tout simplement restée figé dans le passé glorieux qu’elle a connu et qu’elle ne veut plus quitter, quitte à faire taire ceux qui ne cadrent pas avec les beaux par terre de fleurs et les pelouse bien tondus.
L’auteur nous invite dans cette ville trop parfaite avec une aisance malsaine. Comme si une fois arrivé il était impossible d’en repartir. Le lecteur se sent prit au piège en même temps que la protagoniste, mais il est déjà trop tard, impossible de faire machine arrière. Une enquête qui passerait presque au second plan, contre notre grès, mais le reste est tout aussi passionnant, on se fait happer par ses univers sans avenirs qui n’intéresseraient personne, mais voilà, nous étions là. On se fait inviter pour le thé une ou deux fois, et nous voilà fasciné par les vies futiles des habitants. Et les deux petites filles mortes dans tout ça ? En arrière plan toujours, tout le long des 380 pages, qui ne nous quitte pas, qui nous harcèlent pour que l’on mette la main sur l’ordure qui leur à fait ça.  
Les personnages sont tous aussi fou les uns que les autres. Le genre de personne que l’on serait ravie de connaître en étant nouveau dans cette ville, mais une fois les secrets révélés, ils nous donnent envie de prendre nos jambes à notre cou ! Le gros point positif de ce roman reste le fait que Camille n’est qu’une journaliste et non l’enquêtrice de base, qu’elle a grandi ici, et qu’elle voie immédiatement la fausseté des gens. Sa personnalité est si bien creusée et travaillée qu’elle ne peut que découvrir qui a fait le coup. Sa peau se résume à un livre, depuis ses 13 ans, elle s’est gravée des mots sur tout le corps, c’est donc très intéressant de lire quels mots vont resurgirent, vont s’embraser en elle durant les différentes situations ; disparaître, indigne ou encore malsaine. Un personnage fragile, mais fort à la fois, plus qu’intelligente, mais complètement détruite par la vie. Par cette ville.
L’intrigue est menée avec brio jusqu’aux dernières pages. Bien que les soupçons puissent se faire dès le milieu du livre, le retournement de situation nous laisse sans voix. Comme si nous l’avions toujours su, mais ne voulions pas l’admettre, car le fait que ce soit ce coupable serait trop atroce. Et pourtant.
N’étant pas grande amatrice de policier, et pourtant je ne demande qu’à lire plus de ce genre là, je qualifierais celui-ci de vraiment très bon. Pour ma part le personnage de Camille m’a tellement touché, que rien que pour cela, il vaut le coup de cœur. 

7 commentaires:

  1. Ahh le fameux livre dont tu parlais dans l'une de tes vidéos !!! As-tu assouvie ta soif de roman sanglant ? lol !

    RépondreSupprimer
  2. Le village que tu décris, ça me fait penser au village dans Salem de Stephen King...

    RépondreSupprimer
  3. Coucou! Je ne suis pas accroc au policier mais le fait que ce roman ait été un coup de coeur et que ton avis soit positif, ça me donne envie d'approfondir mes connaissances dans ce genre!
    Pour te répondre, j'adorerai faire plus ample connaissance avec toi, te faire découvrir là où je vis etc... J'aime beaucoup discuter avec toi même si on vient de commencer notre « correspondance ».
    Au sujet de De l'eau pour les éléphants, comme beaucoup de monde, j'ai voulu lire le livre grâce à la bande-annonce du film. Je n'ai vraiment pas été déçue et je le recommande! Je me suis vraiment laissée emporter par cette histoire -surprenante-. Je publierai ma chronique pour te donner encore plus de raisons de te procurer ce livre.
    Merci pour cet avis!
    Bonne soirée et bonnes lectures.
    Bisous, Hopeee.

    RépondreSupprimer
  4. Coucou ^^

    De passage après avoir vu le lien de ta chronique sur Facebook. Déjà sur ta vidéo du "C'est Lundi !" hyper survitaminée, j'avais eu l'envie de l'ajouter sur ma wish-list, ta chronique me encore plus envie. Je croise les doigts pour le trouver rapidement ^^

    Benji...

    RépondreSupprimer
  5. Tu me donne envie de le lire, j'ai tout comme toi envie de changer de lecture. Mais de mon côté c'est soit Young-Adult ou Policier, car j'en ai un peu marre des histoires de vie et contemporaine..

    A bientôt !

    RépondreSupprimer
  6. Coucou tu viens de Suisse! Ca doit être superbe! Moi je vis à la Réunion et vu que les plages et la chaleur ne sont pas de bons amis... Je n'aime pas vraiment y vivre. La métropôle me manque. Bref, j'avais un petit soucis d'internet mais je posterai ma chronique de De l'eau pour les éléphants ce soir. Bisous bisous.
    Hopeee.

    RépondreSupprimer
  7. Hmmm... D'entrée de jeu, j'ai eu du mal à rentrer dans ce livre... Le personnage de Camille (nymphomane à 13 ans, qui s'automutilait avec plaisir mais qui ne veut montrer son corps), celui d'Amma (vous verrez la bête par vous-même, pour ceux qui ne l'aurait pas lu), celui d'Alan (aucune consistance), l'esprit de leur ville natale... Absolument rien de tout ça ne m'a attiré, bien au contraire. On arrive dans un monde de violence (contre soit et/ou contre autrui), de sexe, d'alcool (Camille elle-même ne pouvait passer un seul chapitre sans boire, voire se prendre une cuite plusieurs fois dans le même), de drogue, de ragots, de méchanceté... dont les principales actrices sont des gamines de 13 ans ! Et personne ne dit ou ne fait rien !

    Quant à l'intrigue, j'avais deviné l'une des facettes quasiment dès le départ et l'autre peu de temps après. Aucune surprise pour moi, sauf pour l'utilisation des dents, j'avoue. Mais en même temps tellement logique et évident que je n'y avais pas pensé...

    Niveau de la plume de Gillian Flynn, j'ai plutôt apprécié. Pas de lourdeurs, une écriture fluide. Peut-être juste quelques longueurs, et encore... L'histoire en elle-même n'est pas inintéressante, mais le milieu dans lequel elle évolue ne m'a pas du tout plu...

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...